Musées de province

Toulouse

Le Musée Paul DUPUY

Ce musée, consacré aux arts populaires, présente sur plusieurs étages des milliers de pièces réunies par thèmes. Au dernier niveau, se trouve la salle d’armes, constituée pour l’essentiel des armes issues de la collection de l’ancien arsenal. Des armes réglementaires principalement, mais aussi quelques armes civiles dons de collectionneurs privés. Le fond de la salle est tapissé d’armes d’épaules qui retracent l’évolution du fusil d’infanterie français de l’époque napoléonienne au début du XXeme siècle. On y trouve un superbe fusil de la Garde Impériale, fait à Versailles; un fusil de voltigeur Corse avec sa baïonnette et un fusil Mle 1885, une arme à mi-chemin entre le Kropatschek et le fusil Lebel. Cette seule présentation renferme plusieurs dizaines de pièces à l’état de neuf, où les armes d’essais viennent en complément du réglementaire. Parmi ces différents modèles, figurent un mousqueton Lepage à chargement par la culasse et un fusil Samain, développé par l’industrie privée pendant la guerre de 70. De part et d’autre de cette collection se trouvent à droite les armes de prise, enlevées aux ennemis de la France pendant prés de 100 ans: Des fusils à silex, espagnols et hollandais, des armes d’infanterie allemandes et même une carabine Mondragon, utilisée par l’aviation allemande durant le premier conflit mondial.

A gauche de la collection principale, se trouvent les armes étrangères de la Défense Nationale. C’est la parfaite illustration de la foule de matériel, livré à la France par l’Angleterre, la Belgique et les Etats Unis d’octobre 1870 à janvier 1871. Moins nombreuses que les armes d’épaule, les armes de poing rassemblent un échantillon de quelques belles pièces du début du XIXeme siècle, avec une paire de pistolets Mle 1816 d’officier et toute une série d’An IX, d’An XIII… Les armes blanches bénéficient d’une présentation trés moderne, et comptent de jolis exemplaires d’armes civiles et réglementaires, réalisées dans les ateliers de fourbisseurs toulousains. Parmi ces vestiges du temps passé, on peut découvrir dans ces vitrines un magnifique sabre de récompense, donné Par Kléber à Verdier le 1er novembre 1799 au combat du Bega de Damiette, durant la campagne d’Egypte. Une arme attribuée au préalable à Bonaparte, par le Directoire Exécutif pour sa conduite à Arcole.

Musée Paul Dupuy, 13 rue de la Pleau à Toulouse. Site : https://ampdupuy.fr/

Castres

Musée GOYA

Ce superbe musée est établi à Castres, au premier étage de l’ancien évêché. Un bâtiment imposant construit par Jules Hardouin-Mansart entre 1665 et 1673 et niché au fond d’un magnifique jardin à la Française dessiné par Le Nôtre. Créé vers 1840, le musée s’est enrichi peu à peu de legs, de dépôts de l’état et d’achats financés par la ville. Depuis son classement en 1957, le Musée Goya est resté fidèle aux voeux de ses fondateurs. Il expose de nombreuses œuvres d’art hispaniques qui vont du XVIIe au XXeme siècles. Goya, Velazquez, Murillo et Cano y sont particulièrement bien représentés. La salle Alain Gayral rompt avec la tradition. Inaugurée au mois d’avril 1998, elle présente aux visiteurs une très belle collection d’armes portatives, qui regroupe l’ensemble des 400 armes et souvenirs historiques offerts à la ville de Castres par Monsieur René Gayral. Collectionneurs éclectiques, Alain et René Gayral avaient rassemblé plusieurs centaines de pièces, composées au deux tiers d’armes de poings et d’un tiers d’armes blanches, de fusils et de souvenirs historiques.

L’arrivée de ces armes a permit au conservateur d’ouvrir le musée à un plus large public. Soutenu dans son action par la municipalité de Castres, il a organisé la salle Alain Gayral comme un véritable petit cabinet d’amateur. Cette présentation à échelle humaine, assez éloignée des grandes expositions des musées spécialisés, comprend neuf grandes vitrines et autant de panoplies. Chacune des vitrines est consacrée à un thème particulier. La première regroupe les armes de luxe, les systèmes et les curiosités militaires. La seconde vitrine est consacrée aux pistolets à silex, la troisième aux armes de poing à percussion. La quatrième est essentiellement composée d’armes à cartouches métalliques. La cinquième vitrine est consacrée aux armes réglementaires françaises. La sixième, plus diversifiée, regroupe un ensemble de tromblons et diverses armes de chasse. La septième est consacrée aux armes allemandes des deux dernières guerres mondiales. On y trouve quelques sabres, des lances fusées, plusieurs Reichsrevolvers et une série de casques à pointe. Mais l’élément principal de cette vitrine est constitué de nombreuses dagues du IIIe Reich. La dernière vitrine témoigne de l’action des maquis de la Montagne Noire durant la dernière guerre mondiale. On y trouve plusieurs armes réglementaires françaises et anglaises, mais aussi des documents sur la vie pendant l’occupation et les souvenirs personnels de monsieur René Gayral liés à cette période tragique de l’histoire de France.

Musée Goya jardin de l’évêché à Castres. Site : https://www.ville-castres.fr/musee-goya-presentation

Tarbes

Le Musée Massey

Le musée Massey qui abrite les riches collections du musée des hussards de Tarbes est divisé en trois sections: Beaux-Arts, archéologie et musée militaire. Cette dernière partie est de loin la plus importe et présente sur trois niveaux des milliers de pièces d’uniformes, d’armes et de souvenirs historiques. L’essentiel de la collection s’articule autour d’une cinquantaine de mannequins consacrés aux hussards, de l’ancien régime jusqu’à nos jours. Le musée Massey présente des dizaines de tenues et d’équipements militaires, français tout d’abord mais aussi étrangers avec des uniformes hollandais, allemands, russes, roumains, suédois et autrichiens… Ces effets d’habillements sont accompagnés de milliers d’objets et de gravures où les armes occupent une place de choix. Des origines à nos jours, les armes des hussards ont bien sûr évoluées de façon fantastique. Les vitrines, installées au premier étage du musée, présentent des armes qui remontent à l’époque des hussards hongrois. On peut y voir un casque de cavalerie légère, en capeline, hongrois ou polonais du XVIIème siècle, une tête de marteau d’arme, ou  » schakany « , dont les cavaliers hongrois étaient armés au XVIème siècle pour désarticuler les armures de leurs adversaires, et un bâton de commandement, nommé  » buzogan « , fin du XVIème, début du XVIIème. Une seconde vitrine présente une collection importante de sabres de hussards de la fin du XVIIème jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Cette vitrine renferme bien d’autres merveilles puisque l’on peut y admirer une sabretache d’officier supérieur des hussards français datant de la fin du règne de Louis XVI et une rarissime Palache, L’hegyestor hongrois, sorte de sabre-lance, destiné à porter des coups d’estoc. La dernière vitrine de ce niveau consacré aux origines, présente une reconstitution d’un garde du corps de la compagnie nobiliaire Hongrie 1707-1711, plusieurs armes à rouet et des sabres de hussards hongrois primitifs, munis d’une garde à deux quillons droits et d’oreillons verticaux de grande dimension. A côté de ces sabres figurent deux autres hegyestors, plus courts que le modèle exceptionnel, placé dans la vitrine centrale.

A l’étage supérieur, le visiteur est saisi par la richesse des lieux. Sautant d’un bond de l’ancien régime à la révolution puis à l’Empire, il découvre les fastes des hussards. Des uniformes chamarrés, se succèdent de vitrines en vitrines accompagnés des armes qui firent la gloires de ces redoutables cavaliers. Pour les amateurs, les mousquetons anciens régimes sont bien représentés avec un exemplaire des modèles 1763, 1767 et 1786. Les pistolets regroupent un ensemble comprenant une paire de 1733 de la Manufacture de Charleville, un rare 1763 et plusieurs 1763/66, accompagnés d’un 1777. Si les armes occupent une place importante dans les présentations du musée, certains éléments sont au moins aussi attachants comme ces hussards en pain d’épice, rassis depuis des lustres, qui donnent une autre dimension à l’histoire de la vie militaire. La révolution puis l’Empire, suivent de façon toute à fait logique, les vitrines consacrées à l’ancien régime. Parmi les pièces originales citons une petite collection de sabres d’enfants et un belle carabine de Versailles. Pendant le Ier Empire l’épopée des hussards français est à son apogée, l’Europe entière tremble sous les pas de leur chevaux. Leurs tenues sont d’une réelle beauté et leurs armes tendent à s’uniformiser. Le musée de Tarbes à conservé de nombreux vestiges de cette époque glorieuse, des uniformes, des armes mais aussi des tableaux des documents et des objets usuels qui permettent de replacer les hommes dans leur vie quotidienne. Le mannequin du demi-solde, présent dans cette partie du musée, est le parfait exemple de ce souci d’authenticité qui a guidé le créateur du musée dans ses choix. Au lendemain de l’Empire, la tradition des hussards sera conservée. Ce n’est que sous le règne de Napoléon III que la pelisse, la ceinture-écharpe et la sabretache seront supprimées. Bien représenté, le second Empire fait le lien avec la troisième république et les vitrines consacrées aux hussards étrangers. La visite se termine avec les guerres de 14-18 et 39-45, dans la dernière vitrine, figure un hussard parachutiste, dernière évocation de ces magnifiques combattants.

Musée Massey des Hussards de Tarbes 1 rue Achille Jubinal. Site : https://www.musee-massey.com/

Bordeaux

Le Musée National des DOUANES

Installé dans un hôtel des fermes du Roy, le Musée National des Douanes est situé sur la place de la Bourse, face à la Garonne, au cœur de Bordeaux. Le bâtiment monumental qui abrite le musé date du XVIIIeme. Il fut érigé sous la direction de Jacques Gabriel, entre 1735 et 1738. Ouvert en 1983 par la Direction Générale des Douanes, le musée s’est régulièrement enrichi grâce à une véritable politique de sauvegarde du matériel, complétée par de nombreux achats, des dons et des legs qui ont permis de réunir plus de 13 000 objets, qui sont autant de témoignages de l’histoire et de la vie des douanes de l’Ancien régime à nos jours. Les nombreuses collections illustrent les divers aspects de la vie des douaniers. On trouve dans ces locaux chargés d’histoire plusieurs dizaines de vitrines évoquant par d’innombrables objets les différents activités des douaniers à travers les siècles. La balance de l’hôtel des fermes datant du XVIIIeme siècle qui accueille les visiteurs à droite de l’entrée est sans doute l’élément le plus impressionnant de toutes ces collections. Mais pour les amateurs d’armes et d’uniformes c’est loin d’être le plus intéressant car si ce musée évoque avec force les nombreuses astuces employées par les contrebandiers et les moyens de les déjouer, il fait aussi la part belle à l’uniformologie et à l’armement des douaniers.

Dans ce vaste halle qui recevait à l’origine les marchandises à dédouaner on peut découvrir au cours de la visite des armes aussi différentes que ce pistolet à silex tromblonné du XVIIIeme siècle évoquant la lutte de Mandrin contre les Fermiers Généraux ou ce bel ensemble comprenant un schako et un pistolet An XIII illustrant, près d’un ancien tarif des douanes, le rôle de ce corps dans la France impériale. Diverses pièces d’uniformes sont exposées dans les dizaines de vitrines qu’abrite ce lieu majestueux. Des uniformes bien sûr, mais aussi des boucles de ceinture et une belle série de coiffures rassemblées dans une vitrine où l’on peut admirer bicornes, schakos et képis. Tout un ensemble de carabines, des revolvers d’ordonnances Mod. 1873 et 1874, de sabres et de briquets est présenté dans une vitrine qui jouxte la collection de coiffures. Tout près de là un Chassepot, un Lebel, un revolver Saint Etienne Mod. 1892 et un étui de pistolet automatique qui recevait en son temps des armes de type Ruby évoquent la transition entre les XIXeme et le XXeme siècle. Plus loin enfin, dans la vitrine consacrée aux missions actuelles de la douane et particulièrement à la protection du patrimoine, un joli petit pistolet à silex du début du XVIIIeme. Les armes et les uniformes n’occupent qu’une petite partie de ce vaste musée qui couvre une large période de l’histoire marquée par l’empreinte de Colbert, contrôleur général des Finances sous Louis XIV, et considéré comme le père de la douane moderne. Des employés de la Ferme, à la douane contemporaine ce musée présente tous les aspects du travail d’une cette administration méconnue et pourtant riche d’une bien longue histoire.

Musée national des Douanes, 1 place de la Bourse à Bordeaux. Site : https://www.musee-douanes.fr/