Musées étranger

Belgique

Le Grand Curtius

Installé quai de Maestrich, sur les bords de la Meuse, le musée d’armes de Liége sert d’écrin à l’une des plus belles collection d’armes anciennes d’Europe, riche de plus de 15 000 pièces. Parmi les pièces intéressantes figurant dans ces vitrines, signalons la présence d’un fusil Chassepot du Camp de Châlon. Plus loin, le musée expose une paire de pistolets en cassette par Lambert, dit Biron, offerte en 1813 par Napoléon au comte Bubna-Littitz, Feld-Maréchal de l’armée autrichienne, ambassadeur extraordinaire. De nombreuses armes à système signée Ghaye, Francotte ou Loron sont présentées dans cette partie du musée. Sur la centaine de pièces choisies parmi les plus représentatives de la donation Lemille, une grande partie porte la marque du fabricant. On retrouve là toute une série d’armes de chasse, de traite et d’ordonnance parmi lesquelles figure un Springfield Mle 1861 fabriqué par les établissements Lemille._ Dans la rotonde qui abrite le cabinet des médailles, une vitrine consacrée au prince impérial, fils de Napoléon III, permet d’admirer de nombreux souvenirs historiques dont un Chassepot de luxe, offert par l’armurier Mordant au prince impérial. En sortant de ces premières salles, on traverse le porche, ouvert sur la cour et l’on s’engage dans la partie droite du bâtiment. Dans le hall d’entrée, un escalier de quelques marches conduit le visiteur au premier étage.

Il est difficile de décrire en quelques lignes les armes exposées dans ces salons. Citons simplement une paire de pistolet en cassette par Perin-Lepage, des armes à platines interchangeables permettant de passer du silex à la percussion. Plus loin, l’amateur peut découvrir des armes aux signatures prestigieuses avec tout un ensemble de pistolets de Rippoll et de Brescia. La France est bien représentée avec un pistolet de Reynier dit le « Le Hollandois », des Boutet et bien d’autres merveilles signées Gastinne ou Gauvain. Près de ces armes, figure un mousqueton de salve, réalisé par Dupe & C° à Oxford vers 1800, pouvant tirer deux salves de sept coups. Le salon de musique, qui ouvre cette partie du musée, contient aussi une magnifique paire de pistolets à monture d’ivoire, attribuée à Léonard Cleuter de Maastricht vers 1660. Le salon des glaces, qui fait suite au salon de musique, présente des armes du même niveau avec, entre autres, plusieurs paires de pistolets en cassettes. Parmi les nombreuses cassettes signées Gastinne, Blanchard ou Pondeveaux, figure une belle paire de pistolets à percussion réalisée par J.H. Rankin aîné à Liège en 1845. Mais la plus belle pièce de cette salle est sans nul doute un coffret fabriqué par Alfred Gauvain à Paris en 1850. Cette cassette d’ébène, qui porte des appliques de bronze et d’or ciselées est garnie de velours vert. Elle contient une paire de pistolets à montures d’ébène, à garnitures de vermeil ajourées et ciselées dont les pièces métalliques sont ciselées et damasquinées. Aux antipodes du luxe parisien, une des salles suivantes présente une collection importante d’armes de traite. Rappelons que ce secteur d’activité florissant fût un des grands pôles d’activité de l’armurerie liégeoise jusqu’au début du siècle. Au delà de cette pièce, l’amateur de haute époque trouvera son bonheur dans la salle R. Malengret où armures et rouets rivalisent de beauté avec les arbalètes et les rondaches… Les salles Pierre Solvay clôturent la visite du premier étage. Elles présentent une collection d’armes et d’accessoires de chasse où figurent, entre autres belles pièces, un pistolet à rouet du cabinet d’armes de Louis XIII à canons juxtaposés et une hache pistolet à silex. De retour sur le pallier, on accède au second niveau par un escalier qui débouche sur une imposante collection d’armes de chasse, comprenant de nombreux systèmes allant du rouet à la carabine de match actuelle. L’amateur de système commence ici son initiation au pays du génie armurier. De la carabine Genhart à tourelle, à la carabine à chaîne de Thomas Treeby, en passant par les carabines Delvigne ou Le Mat, les systèmes les plus célèbres sont là, près d’armes moins connues, comme cette Lidner fabriquée par Brown ou cette copie de carabine-revolver Smith & Wesson réalisée à Liège vers 1880. A droite du pallier, à l’aplomb des salons du premier étage, une vaste salle présente de façon précise les diverses étapes de l’évolution de l’arme de poing. Parmi les centaines d’armes exposées figurent quelques systèmes rarissimes comme ces revolvers Polain à broches, à extracteur collectif, ou ce prototype N°1 du revolver à mitraille de Le Mat fabriqué par Krider à Philadelphie en 1859. Les pistolets du système Colleye y voisinent avec un Delvigne de poche à deux canons, à détente escamotable, et toute la collection des mitrailleuses de poche, avec un Protector, un Dolne et un Delhaxe_ En déambulant vers de nouvelles salles, on rencontre en cours de route une mitrailleuse Christophe-Montigny, entourée de fusils de rempart et d’armes de chasse fantastiques, aux calibres impressionnants! Les salles suivantes, présentent essentiellement des armes d’épaules militaires, mais aussi quelques rares armes de poing. Le mode d’exposition est plus conventionnel et au fils des innombrables vitrines ou fusils, carabines et mousquetons s’alignent en rangs serrés, on peut découvrir des centaines d’armes portatives venues des quatre coins du monde. C’est le domaine de l’arme réglementaire et du fusil d’essai.

Le Grand Curtius, Féronstrée, 136 – 4000 Liège. Site : https://www.grandcurtius.be/fr

Le Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire

Installé dans l’aile gauche du Palais du Cinquantenaire, le musée de l’armée belge renferme une importante collection d’armes, d’uniformes et d’effets militaires. Les deux premières salles évoquent les Pays-Bas autrichiens, la Révolution Brabançonne et la période française qui s’étale 1792 à 1815. Armes et portraits rappellent le régime autrichien, alors que plus loin les souvenirs de Waterloo, ramassés au lendemain de la bataille, appellent le regard du curieux. La troisième salle présente un superbe ensemble d’armes de haute époque. Ces collections rassemblent de nombreuses armes blanches, dagues, épées ou armes d’hast, des armures et une grande variété d’armes à feu allant du mousquet au veuglaire, en passant par de superbes rouets et d’incroyables armes à barillet datant du XVIIe siècle. La salle technique, qui fait suite à la salle des armures, permet d’admirer un « condensé » de l’évolution de l’armement portatif au XIXe siècle. Tableaux didactiques, coupes d’arsenal et panoplies diverses recouvrent les murs au dessus des vitrines. Des vitrines renfermant des objets d’une grande rareté comme ce pistolet-carabine d’essai, à percussion, conçu par Delvigne ou ce mousqueton Lepage signé par l’inventeur… La salle historique fait suite à la salle technique, elle couvre une période qui s’étale de 1815 à 1914. Les pièces innombrables rassemblées dans les vitrines témoignent là encore de la richesse de l’histoire militaire du pays. La période hollandaise est parfaitement illustrée par de nombreux tableaux, des armes et des mannequins en uniformes qui évoquent l’armée du royaume des Pays-Bas, sur quinze ans d’histoire. Plus loin, les sarraus bleus des volontaires, leurs armes et leurs équipements dépareillés soulignent le lourd tribu payé par ces hommes pour l’indépendance de leur pays… De la période des grandes expéditions coloniales, les vitrines du musée conservent surtout les souvenirs de l’Italie, du Mexique, du Congo, de l’Abyssinie, de la Chine et de l’Afrique du Sud, où s’illustrèrent de nombreux volontaires belges. Au fond et à gauche de la salle historique, l’amateur d’Art militaire français trouvera sans doute son bonheur dans les quelques vitrines consacrées aux armées de Napoléon III et au conflit Franco-prussien de 1870-71.

Typique de l’architecture de la fin du XIXe siècle, la halle Bordiau fait suite à la salle historique. Cette halle abrite les collections consacrées aux deux derniers conflits mondiaux. Des collections d’une grande richesse qui compte en particulier un ensemble impressionnant de casques à pointe, et de nombreux souvenirs des russes blancs. La salle Titeca, qui se trouve dans les arcades des terrasses présente de très beaux instruments de musique du Ier Empire, quelques rares tambours et une importante collection de coiffures militaires du XIXe siècle… Au cours de la visite, les pas du visiteur l’éloignent peu à peu de l’épopée de l’infanterie et de la cavalerie, pour l’entraîner dans le monde moderne, vers les salles consacrées à l’artillerie et à l’aviation civile et militaire. Le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire de Bruxelles présente la particularité d’accueillir dans son enceinte, deux sections importantes consacrées aux blindés, à l’Air et à l’Espace. Une salle présentant de nombreuses pièces d’artillerie fait le lien entre la partie historique, et ces deux imposantes sections. Citons pour les amateurs, une suite de plusieurs dizaines d’armures de tranchées allemandes, coiffées de leur casque et disposées en frises au raz du plafond ! D’installation récente, la section des blindés s’est enrichie de nombreux dons, qui lui permettent aujourd’hui de présenter une belle sélection de chars de tous les pays et de toutes les périodes avec entre autres, un très beau char Renault datant du Ier conflit mondial. Placés dans une vaste cours, ces véhicules introduisent le musée des blindés à proprement parler. Constituée de quelques salles modernes, bénéficiant d’une présentation aérée, cette section blindés présente du matériel et divers mannequins évoquant les équipages de chars. La section Air et Espace est sans doute la partie la plus imposante du musée. Installée dans une vaste structure de béton, de verre et d’acier, elle regroupe plus de 130 avions, et évoque dans un même ensemble les débuts de l’aviation, civile et militaire, les transports aériens et l’apogée de la chasse à réaction…

Le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire est installé au 3, Parc du Cinquantenaire à Bruxelles.

Espagne

Le Musée de l’Armée de Madrid

Idéalement placé dans une rue calme, près du centre de Madrid, le musée de l’armée espagnol présente une riche collection d’armes, d’uniformes et de pièces d’artillerie, ainsi que de nombreux souvenirs historiques. Le bâtiment qui abrite ces collections date du XVIIe siècle. L’accès au musée se fait par l’escalier royal. Un escalier imposant, garni de pierriers à boites et de veuglaires , qui débouche sur l’étage du Salon de Reinos (salon des royaumes), de Saleta de la Reina (petite chambre de la reine), et sur la salle des armes portatives. A l’entrée de cette salle figure, dans une châsse verticale, la célèbre épée Tizona du Cid Campéador, une des deux épées de Rodrigue Diaz de Bivar, dit le Cid, célèbre chevalier espagnol qui s’illustra en combattant les Maures, héros d’un grand nombre de pièces et de la tragédie de Corneille. C’est à l’arrière de cette épée illustre, que se trouvent les collections d’armes portatives. L’amateur d’armes anciennes pourrait passer des heures dans cette seule salle. On y trouve bien sûr l’ensemble des armes d’épaule réglementaires espagnoles, mais aussi de nombreux modèles étrangers. Les 1 500 pièces qui constituent ces collections, retracent l’évolution de l’ensemble de l’armement portatif du XVIIe au début du XXe siècle. D’une vitrine à l’autre, on peut admirer de nombreux fusils espagnols à platine  » de patilla  » improprement appelée  » à la miquelet  » hors de la péninsule ibérique. Mais aussi des fusils anglais et français, vestiges des guerres napoléoniennes. Plus près de nous, les fusils Remington Rolling Block et leurs variantes espagnoles occupent une large place dans ces collections où figurent aussi beaucoup de fusils Berdan, Mauser et des dizaines de prototypes ou d’armes réglementaires à chargement par la culasse. Les armes d’essais espagnoles sont largement représentées par des fusils ou des mousquetons de divers systèmes, tels que le fusil La Rosa, une arme réalisée vers 1860 s’ouvrant par basculement latéral du canon, chambré pour une cartouche de 15 mm à broche ; le fusil de Garcia Saez, une arme à piston à chargement par la culasse ; ou le fusil Nunez de Castro, variante du Remington doté d’un court levier de sous-garde faisant office de pontet. Dans le domaine des curiosités militaires, il faut citer un fusil français à silex, de type réglementaire, à charges superposées, à 8 coups garni de deux platines sur la droite du canon et un étonnant pistolet tromblonné à deux coups, fabriqué à Saint Etienne. Ce pistolet réalisé à la demande du général Caballero de Roda pèse plus de deux kilogrammes et mesure 400 mm de long. Réellement impressionnante par sa taille et son poids, cette arme finement ouvragée est surmontée sur chacun des canons d’un lézard ou d’une salamandre. Dans les vitrines consacrées aux armes de poings figurent encore bien des modèles. On y trouve des revolvers Le Mat, Delvigne, Smith & Wesson mais aussi de nombreuses poivrières comme ce modèle belge à 24 canons présenté en cassette avec de nombreux accessoires. Les amateurs d’armes semi-modernes, peuvent admirer plusieurs modèles de pistolets Bergman-Bayard, mais aussi des Astra et des Campo Giro, dont un modèle particulier, de taille légèrement réduite, en calibre 7,65 à particulièrement retenu notre attention.

En quittant la salle des armes portatives, on débouche sur le Salon des Règnes. Dans ce lieu émouvant, où figuraient naguère des toiles de Vélasquez, on trouve un ensemble important d’armes blanches, mais aussi des coffrets de pistolets signés Lepage, Devisme…et des boîtes de revolvers Kynoch ou Smith & Wesson. Les salles contiguës, qui débouchent sur le Salon des Règnes contiennent une grande variété d’objets historiques. La première, consacrée à la haute époque, présente la collection d’armures de la Maison ducale de Medinacelli. Plus loin, dans une ambiance mauresque, savamment restituée, se trouve tout un ensemble d’armes et de harnais arabes, dont l’élément central est constitué par la cape, les bottes et l’épée de Boabdil, dernier roi maure de Grenade, vaincu par Isabelle et Ferdinand le catholique. La salle qui évoque la guerre de 1936/39, débouche, elle aussi, sur le Salon des Règnes. Elle regroupe une grande quantité d’armes modernes et de documents rappelant cet épisode tragique de l’histoire espagnole. La visite de cet étage se poursuit par les salles des Laureados, des Héroïnes et de la Cavalerie avec sa collection de sabres, d’uniformes, de harnais et de divers éléments liés au passé à cette arme prestigieuse… La guerre de l’indépendance, qui libéra l’Espagne du joug des armées de Napoléon, est largement représentée dans la salle suivante par des tableaux, des sculptures, des drapeaux, des documents et des canons pris à l’armée napoléonienne. On y trouve aussi de nombreux uniformes d’époque et les maquettes de batailles célèbres. Parmi les innombrables souvenirs historiques qui peuplent les salles du musée de l’armée espagnol, on peut découvrir au centre de la salle consacrée à Charles Quint, la tente utilisée par l’Empereur pendant la conquête de Tunis. Cette tente de style oriental fut brodée et offerte à l’empereur par les femmes de Grenade au XVIe siècle. En descendant au rez-de-chaussée, on découvre enfin les salles consacrées à l’artillerie, qui plongent le visiteur dans une description détaillée des bouches à feu, des origines jusqu’au premier quart de ce siècle.

Museo del Ejercito, Calle Menendez Nunez, 1 Madrid.

Hongrie

Musée de l’Histoire militaire à Budapest

Le musée se divise en deux parties. L’une relate l’histoire militaire du pays et fait une large place à la guerre d’indépendance de 1848-49. L’autre retrace l’évolution de l’armement portatif, de l’âge du bronze à l’époque moderne. La première partie, situé à l’étage, comprend une enfilade de salles où sont disposés de nombreux mannequins. La toute première de ces salles, consacrées à 1 ‘histoire militaire, présente quelques belles armes turques, yatagans, fusils et pistolets balkaniques et des pièces d’uniformes ayant appartenues aux troupes en lutte contre l’envahisseur ottoman. Au centre de cette salle figure un mannequin à l’échelle 1 d’un hussard à cheval. Plusieurs salles sont consacrées à l’insurrection de 1848-49, menée contre l’Autriche par Lajos Kossuth. On y voit de nombreux tableaux, des drapeaux et les uniformes de personnages célèbres, comme ceux de ces généraux étrangers, anglais, serbes, croates et arméniens qui franchirent les frontières pour offrir leurs vies et leurs épées à la juste cause du peuple hongrois. Au gré des vitrines, le visiteur découvre les képis rouges qui signalaient à la troupe, les soldats ayant fait acte de bravoure. Mais aussi l’énorme sabre du général Janos Damjanich. Une arme forgée en Hongrie dont la lame, large comme une main, glissait dans un imposant fourreau de fer. Plus loin, dans ce couloir se trouvent d’autres vitrines qui illustrent, en quelques centaines d’objets, le passage de l’âge du bronze au temps des tous premiers hussards. Les salles d’armes présentent tout d’abord divers modèles de sabres, d’épées et d’armes ottomanes, avant une première série de vitrines d’exposition consacrées aux fusils de chasse anciens, aux carabines à vent et aux armes à répétition du XVlIème siècle. L’élément le plus marquant de ces dernières est sans doute un fusil Lorenzoni, démonté, afin que le visiteur puisse apprécier toutes les subtilités, de son étonnant système de répétition. . . Passées les armes réglementaires, à silex et à piston, on arrive dans une salle consacrée au XIXème siècle qui propose au regard de nombreux fusils à chargement par la culasse. Outre les incontournables fusils Dreyse et Chassepot, on peut y découvrir un excellent Carcano italien à aiguille et toute une collection de fusils à cartouches métalliques, allant du Robert Serbe au fusil Krnka russe, en passant par une carabine à répétition Fruhwirth et un fusil Magyar Mle 74 de type Kropatschek. Des armes peu connues des amateurs français et d’un intérêt historique indéniable. Dans cette même salle, on peut admirer des armes plus courantes: une carabine Spencer, une Evans, une Withney et même une carabine Le Mat. Deux Winchester 1866 sont exposées dans ces vitrines. L’une est dans sa finition d’origine, l’autre est entièrement gravée. Non loin de ces armes figure un superbe fusil d’infanterie Mannlicher 1890. Il fut offert, dans un coffret de bois sculpté, à l’Empereur François Joseph, lors de la fabrication par la manufacture de son millionième fusil.

Si les armes longues sont bien représentées, on trouve aussi beaucoup d’armes de poing dans cette partie du musée. De nombreuses poivrières tout d’abord, regroupant des modèles réalisés en Belgique et en Espagne, des revolvers à percussion de type Colt fabriqués sous licence à Innsbruck, un sabre-revolver, mais aussi des pistolets de types Robert, Werder, Giffard. . . La partie exposant les revolvers à cartouches métalliques fait la part belle aux revolvers Gasser, qu’il s’agisse du MIe 1870, de Monténégrins ou de Rast-Gasser. On y retrouve beaucoup d’armes de poche, mais aussi un revolver Fosbery, un Mauser Zig-Zag et un Pieper Bayard à étanchéité des gaz. L’époque moderne est représentée par un ensemble d’armes où figurent des armes modernes et des collections plus anciennes rassemblant des objets issues deux conflits mondiaux. On découvre ainsi une série de casse-tête et de couteaux de tranchées, une importante collection de pistolets automatiques, allant du Lilliput au Nambu et une belle série de pistolets lance-fusées. Comme c’est souvent le cas dans ce type de musée, la visite s’achève par la présentation de divers modèles de mitrailleuses et de fusils anti-chars.

Musée d’histoire militaire 40 Tóth Árpád Sétany Budapest. Site : https://militaria.hu/

République Tchèque

Musée de l’Histoire militaire de Prague

Situé dans le cadre prestigieux du château Royal, sur la place Hradccanské, le palais Schwarzenberg qui accueille les collections du musée de l’histoire militaire est un chef d’œuvre de la Renaissance. Les collections de ce musée comptent parmi les plus importantes d’Europe et recèlent de nombreuses pièces rares, de véritables trésors qu’il serait vain de chercher ailleurs. La première partie des salles d’expositions évoque la toute-puissance de l’empire Autro-hongrois. Un salon, reconstitué à l’entrée, rappelle les fastes de l’époque et présente diverses armes réparties entre blasons et vitrines. Dans la première vitrine, on découvre un très beau revolver de type Colt Navy fabriqué sous licence à Innsbruck en 1849. Cette arme surmonte une petite carabine de style réglementaire ayant appartenue à François-Ferdinand. Plus loin, casques, cuirasses et pièces d’uniformes habillent les murs, avant d’arriver à une série d’armes de poing où figurent un pistolet double système Lefaucheux, fabriqué par Lebeda à Prague. Ce pistolet surmonte diverses armes réglementaires comptant deux revolvers de type Tranter, produits sous licence en Autriche, et un pistolet de cavalerie modèle 1862. Plus loin, un autre Colt autrichien, en cassette cette fois, occupe la place d’honneur entre sabres et pistolets. En s’avançant vers le fond de la pièce, on découvre une très belle collection de coiffures militaires comprenant képis et czapskas de lanciers. Dans la seconde salle, un série de revolvers de type Lefaucheux attend le visiteur. On y trouve aussi de nombreux uniformes, des sabres et une nouvelle série de revolvers réglementaires, comptant cette fois plusieurs gros revolvers Gasser en 11 mm, un Rast-Gasser en calibre 8 mm et un revolver expérimental de type Pieper, en calibre 8 mm, à barillet avançant et étanchéité des gaz, produit par la Waffenfabrik Steyr.

La salle consacrée à la première guerre mondiale débute par une scène navale, à l’échelle un. Elle présente surtout une coupe de tranchée où figure un fusil d’infanterie Mannlicher, monté sur un étrange chevalet, qui permettait aux soldats de tirer sans s’exposer au-dessus du parapet. D’autres armes contemporaines du premier conflit mondial recouvrent les murs. On y trouve l’incontournable Mauser C96, des pistolets et des carabines Mannlicher ainsi que toute une série de baïonnettes et de couteaux de combat. La visite du premier niveau étant terminée, elle se poursuit à l’étage par les collections anciennes du musée. D’une volée de marches, on franchit en quelques secondes plus de trois siècles d’histoire. Accueilli par un gigantesque fusil de rempart à mèche, le visiteur pénètre dans un tout autre univers. Ici les vitrines alternent les pièces de haute époque, masses d’armes, épées, marteaux d’armes, pertuisanes et épées à deux mains et armes à feu des XVIe et XVIIe siècles. Au fil des salles on découvre des objets rares et précieux. Certains d’origines tchèque, d’autres importés d’Allemagne, de France, d’Angleterre ou d’Italie au cours des siècles. On y trouve de très belles armes à mèche et à rouet, des heaumes, des morions, des capelines à  » queue de homard  » et de superbes armes blanches à lames flamboyantes. Dans une des vitrines figure une superbe arquebuse anglaise réalisée l’armurier anglais Thomas Addis, à Londres vers 1630. Plus loin, une autre vitrine, consacrée à la bataille de Rocroi, présente plusieurs carabines et pistolets à rouets français. Parmi les belles pièces d’origine française il faut souligner la présence d’une platine étanche, signée de Pierre Berenger, armurier à Grenoble en 1640 et d’une exceptionnelle paire de pistolets français à platines étanches, datée de 1642, par La Fontaine à Mourges. On finit la visite du musée par une vaste pièce qui présente, à l’échelle un, plusieurs dizaines de soldats en ordre de bataille.

Musée de l’histoire militaire Hradcanské námestí 2, Prague 1.

Musée de l’Armée Tchèque

Situé à l’écart du centre touristique, dans le quartier Žižkov à l’Est de la ville, le musée de l’armée tchèque présente des collections modernes, qui vont de la Grande guerre à la fin du second conflit mondial. Ce grand bâtiment, bordé de pièces d’artilleries, est divisé en trois parties, couvrant les périodes 1914-1918, 1918-1939 et 1939-1945. Les premières salles consacrées à la période 14-18, soulignent les changements profonds qui marquèrent l’Europe au décours du conflit. Le musée y expose une quantité impressionnante d’uniformes, de médailles, de souvenirs historiques et d’armes de tous les modèles. Les amateurs d’armes françaises pourront y découvrir, outre les classiques revolvers, fusils et fusils- mitrailleurs réglementaires français, une très rare mitrailleuse Darne et des documents émouvants sur l’armée tchécoslovaque créée en France pendant la Grande guerre. Plusieurs mannequins portant les uniformes des légions tchèques engagées à l’étranger, en France, en Italie et en Russie sont d’ailleurs visibles dans cette partie du musée. On y voit aussi un bel échantillonnage du matériel et des tenues des troupes de la plupart des pays engagés dans ce conflit sanglant : Des mitrailleuses Schwarzlose, Hotchkiss et Vickers, mais aussi des décorations et de nombreuses affiches encourageant la création d’unités militaires tchécoslovaques à l’étranger et la naissance d’un état tchèque. Dans cette salle enfin, un rare pistolet mitrailleur double Villar Perosa retient particulièrement l’attention. Cette arme lourde et encombrante, fut enlevée le 20 octobre 1917 par les troupes des puissances centrales aux italiens à Cima di Rocche. La seconde partie du musée est consacrée à la période 1918-1939. Une époque charnière dans l’histoire de la Tchécoslovaquie, née du démantèlement de l’empire Austro-hongrois à la fin de la guerre, et créée de toutes pièces par le rassemblement de plusieurs territoires arrachés aux vaincus. Face aux incidents sanglants qui opposèrent l’état aux minorités germaniques de Moravie, la Tchécoslovaquie due lutter dès 1919 pour conserver l’intégrité de son territoire. On peut tout à fait suivre la montée en puissance de la nouvelle armée et la vitalité extraordinaire des usines d’armement du pays dans les salles de l’entre deux guerre. Dans une des vitrines consacrée à cette période figurent plusieurs exemplaires d’armes légères d’essais et quelques modèles de série, fabriqués par l’industrie d’armement tchèque comme ce rare fusil semi-automatique ZH 29.

Plus loin, entre les armes portatives et les uniformes de la nouvelle armée tchécoslovaque, on découvre des objets personnels ayant appartenus aux généraux Maurice Pellé et Louis Fauché, commandant la mission militaire française en république Tchèque. La dernière partie de l’exposition, consacrée au second conflit mondial, est au moins aussi riche que la première. Elle présente l’entrée des troupes allemandes en Tchécoslovaquie, en 1939 et les différents actes de résistance qui s’en suivirent. L’uniforme militaire du Président Tchèque en exil, E. Beneš , figure dans ces vitrines comme ceux de pilotes tchèques engagés dans la R.A.F. et celui du Lieutenant Adolf Opalka, commandant du groupe de parachutistes  » Prague  » qui assassinat le Député Reichs Protector SS-Obergruppen führer Reinhard Heydrich le 27 mai 1942. On trouve aussi du matériel allemand tel que cet engin explosif chenillé de type Goliath 1B, ou ce lance-rockettes Wfrgr 15 cm Nebel-Werfer 41. Le plus étonnant pour les visiteurs français avertis est sans doute de découvrir dans une des dernières vitrines, consacrée à la résistance au nazisme, un mannequin du Corps Franc Pommies, en tenue de combat et équipé d’un P.M. MAS 38.

Musée de l’armée tchèque U Památníku 2 Žižkov. Site : https://www.prague.eu/fr/objet/lieux/145/musee-de-larmee-de-zizkov-armadni-muzeum-zizkov

Musée fermé pour cause de rénovation complète

Italie

Musée d’histoire navale de Venise

La ville de Venise compte plusieurs collections d’armes anciennes, réparties pour l’essentiel dans le palais des Doges et le musée Correr. Moins connu des touristes, le musée historique naval présente une petite collection d’armes qui évoquent les grandes heures de la marine italienne. Logé dans un ancien entrepôt de la Sérenissime, datant du XVème siècle, le musée est situé près de l’arsenal, face à la lagune. Créé en 1919 et administré par la marine italienne, il compte 42 salles d’expositions ainsi qu’un pavillon emprunté à l’Arsenal, destiné à abriter de véritables embarcations et une chapelle navale, reconstruite au 18ème siècle. Ce musée conserve de très nombreux modèles de bateaux anciens. Des bateaux vénitiens, des bateaux construits à l’Arsenal au temps des occupations françaises et autrichienne et des bateaux de guerre italiens, livrés successivement à la marine royale et à la marine républicaine. Le modèle le plus spectaculaire est sans doute celui du Bucentaure, la barge d’apparat des Doges, utilisée pour la cérémonie du mariage avec la mer, qui se déroulait le jour de l’Ascension. La variété des modèles exposés va au-delà de la production de l’Arsenal de Venise puisqu’on y découvre une riche collection de bateaux de pêche et de transport en usage dans les mers de la Chine.

La collection d’armes est située au rez-de-chaussée juste après l’entrée où est exposée une torpille à course lente, employé par les plongeurs italiens pendant la seconde guerre mondiale pour couler les bateaux ennemis dans les ports. La première salle est consacrée à l’artillerie. Elle compte quelques belles pièces anciennes, mais c’est dans les salles suivantes, consacrées à l’armement portatif que les amateurs d’armes peuvent découvrir les plus belles pièces. La plupart des armes qui figurent dans les vitrines évoquent les gloires passées des marines vénitienne et italiennes. De nombreuses espingoles dont certaines possèdent encore leur chandelier, sont présentées dans cette partie du musée. La plupart sont à silex et témoignent par leur taille imposante de la puissance de feu embarquée sur les navires de l’époque. On y trouve aussi de solides tromblons à silex, à la Miquelet et à percussion datant des XIII et XIXème siècles. Plusieurs modèles de fusils européens sont aussi exposés dans ces salles, accompagnés de mitrailleuses Maxim, Saint-Etienne et Fiat ainsi que de quelques maquettes d’arsenal. Les armes blanches sont particulièrement à l’honneur et si de nombreux modèles attirent l’attention, la pièce maîtresses de toute la collection est sans nul doute le sabre d’honneur offert au corsaire génois G. Bavastro. Une arme riche, magnifiquement décorée de motifs marins. Les étages supérieurs rassemblent surtout des souvenirs historiques, des instruments de navigation, de très nombreuses maquettes et une belle série d’uniformes d’Amiraux.

Musée Historique Naval Campo San Biago, Castello Venise.